Intervention

Nadia Saadi : Schéma de développement économique

Intervention de

Nadia Saadi

Conseillère métropolitaine

Conseil du

25 Novembre 2021

Partager

Je vais plutôt m’attacher à la transition, la question de la transition écologique peut être décorrélée de la question de la transition de notre économie et de notre industrie. Il est temps de faire face à nos responsabilités et d’engager si ce n’est transformer profondément notre économie sur le territoire.

Cette transition devra avant tout être pensée sur le territoire métropolitain, mais également en lien avec nos voisins girondins, voire aquitains. La centralisation et la spécialisation excessive des activités ne peuvent être qualifiées de réussite au regard de l’accentuation des inégalités.

Mes chers collègues, plus que de la croissance c’est une économie régénérative que nous devons créer. L’économie peut et doit devenir le nouvel horizon de l’économie. Cela supposera du courage, du changement et un programme massif d’investissement vert pour permettre à tous et à toutes de faire la transition écologique et réinventer ainsi nos industries, nos infrastructures, nos modes de vie.

Cette nouvelle économie rendra notre Métropole plus robuste, plus résiliente. Elle devra s’appuyer sur la relocalisation des activités essentielles et le développement d’une économie ancrée dans nos territoires : circulaire, faite de services et d’industries et solidaire, permettant la régénération des liens. Ce nouveau modèle sera respectueux de toutes les ressources indispensables à son déploiement.

Il est temps de mettre fin à cette opposition entre les grands projets et l’économie de proximité. Cela nous éviterait, comme vous l’avez noté, pour l’OIM Bordeaux Aéroparc de se retrouver en déficit de services et de commerces.

La disparition des entreprises industrielles n’est pas une fatalité. Aujourd’hui, on ne sait plus produire sur notre territoire, 97% de notre consommation est produite à l’extérieur et en moyenne à 6 700 km. La transition écologique va récréer et renforcer le tissu productif local en mettant l’écologie industrielle au cœur des territoires. En cela, nous avons la responsabilité de répondre présents. Il ne faut plus être dans la réaction, comme ce fut le cas pour la Papeterie de Bègles, FORD ou encore MAGNA, ex-FORD GETRAG aujourd’hui.

Il est temps d’être dans l’action pour anticiper et mettre en place une réelle politique de relocalisation de certaines filières à l’instar du photovoltaïque, de l’industrie pharmaceutique et bien d’autres.

Pour s’attarder quelques secondes sur la santé et e-santé, des filières émergentes et innovantes foisonnent France et sur le territoire métropolitain. La feuille de route métropolitaine ne prend peut-être pas assez en compte ce facteur de relocalisation de l’activité productive de la filière santé. Nous devons avoir en vue un développement du secteur et une cohérence de ce dernier sur la Métropole.

Un autre point dont nous ne pouvons faire fi, c’est l’enjeu plus que crucial de la résilience alimentaire. Vous avez noté que le MIN (Marché d’Intérêt National) est un acteur majeur et un point de convergence de nombreuses politiques publiques. En revanche, je m’étonne en tant que Vice-Présidente du MIN que vous envisagiez une nouvelle consultation d’opérateurs alors que des projets d’une nouvelle ceinture bâtie avaient déjà fait l’objet d’un AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt) et attendent notre validation.

L’EPA Euratlantique (Établissement public d’aménagement) avance de son côté à grands pas et est déjà dans une phase opérationnelle d’aménagement et d’habitation autour du MIN. Il ne saura attendre 2023. Ne devrions-nous pas finaliser la désignation des lauréats à la mi-2022 et gagner ainsi un an ?

La transition écologique passera aussi par un fort investissement dans l’économie des déchets et du zéro gaspillage à un niveau plus industriel et dans les co-conceptions.

Produire et consommer autrement deviennent des nécessités face aux bouleversements que nous connaissons. Lorsqu’elle est pensée de manière ambitieuse, l’économie circulaire offre des perspectives foisonnantes où les déchets de certains industriels deviennent des matières premières de jeunes pousses industrielles. On a le cas d’ailleurs avec Technowest sur le programme ZIRI qui marche très bien, et également sur le projet de reprise que proposent les salariés de la Papeterie de Bègles. Accompagnons-les !

Nous pouvons et devons être une Métropole pionnière, une véritable locomotive pour la France en ayant le courage de prendre nos responsabilités et en osant proposer une nouvelle vision.

Ce schéma a le devoir d’en être la résultante et le groupe Écologiste et Solidarité restera vigilant à ce que nous ne perdions pas le cap. Merci beaucoup.

Pour rester informé·e,
inscrivez-vous à la newsletter

(= 1 email tous les deux mois 😉)

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.

En envoyant vos informations, vous nous autorisez à vous envoyer des e-mails. Vous pouvez vous désabonner à tout moment.