Intervention

Fannie Le Boulanger : 3ème Plan Vélo de Bordeaux Métropole

Intervention de

Fannie Le Boulanger

Conseillère métropolitaine

Conseil du

25 Novembre 2021

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J’avais demandé initialement la parole pour m’exprimer sur le plan vélo, et puis, j’ai l’occasion également de répondre à Monsieur SALLABERRY pour lui dire de se rassurer bien évidemment. Je ne sais pas, je ne comprends pas comment vous avez pu vous sentir personnellement mis en cause à l’occasion d’un article dans SUD-OUEST relatant les débats d’un Conseil de quartier bordelais, conseil au cours duquel votre nom n’a jamais été cité. Nous continuons à parler de projets et non de personnes. Nous travaillons sur des projets avec nos concitoyens. Le point de vue oralement évoqué en réunion n’est autre que celui rappelé par le Maire de Bordeaux à l’instant, le point de vue écrit, produit par la ville de Bordeaux dans le cadre de la concertation. Je ne m’étendrai pas davantage. Il s’agit de nous donner toutes les possibilités d’étudier toute solution pour l’avenir et d’avoir des aménagements potentiellement modulables à l’horizon de plusieurs années, voire de dizaine d’années.

Cette clarification étant faite, je vais passer à mon intervention sur le plan vélo puisque notre groupe est très heureux de voter ce 3e plan vélo qui conforte la politique métropolitaine déjà engagée, mais qui reçoit un nouveau coup d’accélérateur avec un budget inédit et conséquent de 150 millions d’euros sur 2022-2026. Cette montée en puissance est urgente et nécessaire face à la congestion automobile qui paralyse, quotidiennement, la Métropole.

Nous devons tout mettre en œuvre pour donner envie aux automobilistes, à ceux qui le peuvent d’enfourcher un vélo et rappeler que le vélo a d’énormes atouts dans tous les domaines. Rappeler que c’est bon pour la santé. C’est ce que montre une vaste étude danoise qui conclut que l’usage du vélo dans les déplacements domicile/travail entraîne une réduction du risque de mortalité précoce de 28 %.

Un autre rapport français, cette fois-ci, réalisé en 2013 pour le Ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, a chiffré la réduction des risques dans certaines grandes pathologies : –30 % pour les maladies coronariennes, –24 % pour les maladies vasculaires cérébrales, –20 % pour le diabète de type 2, –15 % pour le cancer du sein et 40 % pour le cancer du côlon. Il faut rappeler également que, dans la balance bénéfice/risque, l’usage de la bicyclette ressort comme un moyen de transport gagnant.

Une étude réalisée par l’Observatoire régional de la santé en Île-de-France a conclu que les bénéfices de la pratique du vélo sont 20 fois supérieurs à ses risques.

Il faut également rappeler son efficacité énergétique par rapport au poids transporté. Un vélo, c’est 20 kg pouvant transporter 80 kg. C’est imbattable face à une voiture d’en moyenne 1,5 tonne.

Il faut enfin rappeler les retombées économiques directes des usages du vélo qui sont estimées à 9,6 milliards d’euros par an, et à près de 80 000 emplois à l’échelle nationale en fortes poussées depuis l’arrivée du Covid.

En tenant compte des activités induites et des bénéfices en matière de santé, les retombées socioéconomiques du vélo pèsent aujourd’hui pour 29,5 milliards d’euros pour une part modale d’à peine 3 % en France.

Aujourd’hui, la demande des habitants est forte. Il nous faut faciliter les passages à l’acte, permettre de passer ce cran supplémentaire pour réussir l’objectif de passer de 8 à 18 % la part modale du vélo en 2030.

Je rappelle que 90 % des trajets en voiture font moins de 10 km, et selon le CEREMA (Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), un trajet sur 4 fait moins de 3 km. Donc, largement faisable à vélo.

Ce passage à l’acte pour les publics encore hésitants doit être accompagné grâce à un bouquet d’actions proposé par ce plan vélo : lutte contre le vol avec 30 abri-vélos sécurisés, 200 vélos box, flexibilité de mise à disposition de vélos, installation de 9 000 arceaux supplémentaires, stages de remise en selle et surtout la sécurisation des pistes cyclables.

Pour les trajets périphériques ou intercommunaux, le Réseau Express Vélo évoqué depuis plusieurs années sans le concrétiser permettra d’augmenter la vitesse et surtout de la maintenir avec des vélos, roulant presque aussi vite que les voitures en ville. Ce Réseau Express Vélo sera une des grandes nouveautés de ce plan vélo avec 14 itinéraires pour un total de 170 km, mais il sera crucial de continuer à travailler sur l’accompagnement au changement de mode de transport notamment avec les associations pour organiser des cycles d’apprentissage vélo-bus et utiliser le marketing individualisé avec des ambassadeurs comme l’agglomération d’Aix -en- Provence. Bref, encore beaucoup de pistes à explorer pour rivaliser avec Amsterdam ou Copenhague et devenir la capitale nationale du vélo.

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