Intervention

Isabelle Rami : 3ème Plan Vélo de Bordeaux Métropole

Intervention de

Isabelle Rami

Conseillère déléguée en charge des Mobilités alternatives

Conseil du

25 Novembre 2021

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M. le Président, mes chers et chères collègues, j’ai le plaisir de vous présenter le troisième Plan Vélo qui sera suivi du premier Plan Marche métropolitain. Tout d’abord, avant de commencer, je tenais vraiment à remercier les services et plus particulièrement le service mode actif, qui a réalisé un gros travail et fourni un rapport de qualité.

Ce rapport vise à approuver le troisième Plan Vélo métropolitain avec son plan annexé, qui doit nous permettre d’atteindre l’objectif de 18% de part modale de vélo en 2030, comme cela avait été fixé dans le schéma de mobilité que nous avons approuvé en septembre 2021.

Alors, ce troisième plan vélo il fait suite évidemment à ceux engagés précédemment. Cela fait près de dix ans que le travail métropolitain se fait au niveau du vélo, le premier plan vélo a été voté en 2012, le deuxième en 2016, ce troisième plan vélo fait donc suite à un travail engagé qui s’inscrit naturellement dans une continuité, mais avec des actions renforcées, notamment sur des infrastructures, on parlera du réseau express vélo tout à l’heure et des services également, et on verra une augmentation des budgets et une harmonisation des accès aux différentes solutions.

Pour mener ce troisième plan vélo, quelles méthodologies avons-nous choisi ?

Nous avons choisi de faire une une co-construction et une écoute, chose qui s’est échelonnée sur l’année écoulée puisque nos premiers entretiens se sont réalisés en novembre 2020 et se sont terminés en novembre 2021.

Nous avons pu, sur l’année écoulée, ainsi recueillir l’expertise de nombreux partenaires, qu’ils soient associatifs et institutionnels. Nous avons également recueilli les avis des élus des communes et des services techniques de la métropole qui ont tous participé aux différentes étapes d’élaboration.

Ces étapes de concertation, on les a faites en parallèle aussi avec le plan marche et nous avons passé sur cette période de co-construction un peu plus de 40h.
On a fait des entretiens bilatéraux avec des associations, des ateliers thématiques et des ateliers territoriaux.

Il faut voir aussi que le vélo, il y a des attentes fortes de la part de la population ? Je vais illustrer par des chiffres et vous dire que la part modale du vélo actuellement en 2021 est proche de 10% et que le trafic est en constante hausse depuis plusieurs années.

Les derniers relevés des compteurs vélo montrent qu’il y a eu une augmentation de 30% de l’usage vélo par rapport à 2019. Alors on enlève volontairement l’année 2020 puisque c’est une année blanche avec la période de sanitaire que l’on connaît et notre année de référence et 2019.

On a également 14% des métropolitains qui utilisent leur vélo tous les jours ou presque.

Et 22 % des déplacements pendulaires sont réalisés à vélo.

Ce mode de déplacement convient à de plus en plus de monde et il existe un potentiel de report modal important, car 50 % des déplacements en voiture s’effectuent sur des distances de l’ordre d’une dizaine de kilomètres. Ce sont des distances qui peuvent être facilement réalisables en vélo.

Une fois qu’on a mis en place cette méthodologie et qu’on a pu avoir un diagnostic des besoins et des attentes, c’est différents échanges nous ont permis d’identifier nos pistes de travail pour vous fournir ce rapport.

On voulait déjà donner les moyens aux usagers, c’est à dire avoir des qualités sur les aménagements, parler de la sécurité, du stationnement et résoudre les discontinuités.

Il fallait aussi favoriser un écosystème performant autour du vélo. Donc là, c’était l’intégration des partenaires associatifs, les maisons métropolitaines du vélo et parler de la DSP.

Il fallait aussi tenir compte des spécificités territoriales, la rive droite. Les échanges qui ont précédé nous ont montré toute l’importance qu’il y avait à relier l’ensemble des territoires. Également intégrer les projets d’aménagement avec les différents projets. Nous devions avoir aussi une approche intermodale avec des transports collectifs et la marche. Et il fallait bien sûr relier les territoires extra métropolitains.

Donc ainsi, nous avons pu construire un troisième plan vélo et nous sommes heureux de vous le présenter.

Il est organisé en 16 actions qui sont regroupées en quatre axes. Je ne vais pas vous détailler tout le plan. Je vais illustrer par quelques objectifs et détailler plus précisément une ou deux actions.

Alors, l’axe 1 du troisième plan vélo, c’est de développer un réseau cyclable performant. Dedans, on parlera du réseau express, du jalonnement. L’objectif, c’était d’avoir des infrastructures qui permettent de rouler au quotidien et en sécurité.

L’axe 2, c’est permettre de stationner en toute sécurité. Comment on peut faciliter l’usage du vélo et favoriser la multimodalité.

L’axe trois, c’est de développer les services autour du vélo. Comment donner à chacun la possibilité de faire du vélo et de conforter l’usage en place ?

Le quatrième axe, s’informer, communiquer. Comment on peut accompagner des changements de pratiques ?

Ainsi, pour illustrer ce plan, je vais, je vais vous parler de quelques points, notamment sur l’axe 1.

On parlait du REV et la résorption des discontinuités cyclables, parce qu’effectivement, le réseau express vélo (REV) est l’une des grandes nouveautés de ce Plan Vélo.

L’objectif est de réaliser 14 linéaires, dont onze axiaux et trois périphériques, pour 270 kilomètres d’infrastructures aménagées de bout en bout, avec une signalisation spécifique et des ajouts et des aménagements continue et qualitatif.

Vous trouverez dans la délibération des standards que nous souhaitions bien évidemment vous mettre à disposition.

Alors, le tracé de ce REV  a été travaillé avec les communes sur la base de grands axes : Bordeaux-Campus, Bordeaux-Rive droite et Presqu’île Bordeaux-Aéroport, ainsi que la création de circulaires en fonction des projets existants ou en cours et des emprises également.

Alors, pour mener à bien ce REV, une étude sera menée en 2022 pour faire une analyse plus approfondie de chaque itinéraire afin d’identifier leur faisabilité et leurs contraintes.

Ainsi, en fin d’année, les élus pourront décider des axes qui seront aménagés en priorité et disposer d’une lisibilité sur le calendrier.

Toutefois, dans l’attente des conclusions de cette étude qui sera menée l’année prochaine, je signale que des études de programmation de travaux ont commencé sur les axes Bordeaux-Parempuyre et Bordeaux-Artigues-près-de-Bordeaux, deux axes du REV qui pourront être mis en service début 2023.

Mais il n’y a pas que le REV, car là où les emprises ne seront pas suffisantes pour un tel niveau de service, Bordeaux Métropole conduit de très nombreux projets hors REV.

Il y a 174 opérations recensées dans les CODEV et dans les FIC des trois prochaines années, pour un montant de 85 millions d’euros.

À titre d’exemple, la desserte du campus se fera par un aménagement REV qualitatif le long de l’avenue Haut-Brion, mais d’autres aménagements pourront être réalisés depuis le centre des communes voisines, avec un jalonnement spécifique et une organisation du rabattement vers le REV et ainsi disposer d’un réseau cyclable lisible.

Sur l’axe deux, nous souhaitons offrir des solutions de stationnement sécurisées, pour le favoriser et rendre les systèmes interopérables. On va parler de vélobox, d’abri vélos dans les zones d’emploi, qui seront en intermodalité avec les autres modes, de bicycletteries, je rappelle qu’il y en a une existante, deux qui vont être mises en service prochainement et une quatrième en projet. On va parler des espaces vélos dans le cadre de la DSP. On va parler des parcs de stationnement vélos à la gare Saint-Jean. Il y aura aussi les parkings urbains métropolitains, ceux qui sont en gestion Metparc ou les autres délégataires. Et il y aura aussi l’amélioration des locaux vélos dans les constructions neuves, c’est le travail qui a été fait lors des prescriptions du PLU 3.1. Au-delà de toutes ces offres de stationnement, l’enjeu, c’est la convergence et la facilité des modalités d’accès pour les usagers, que ce soit support et tarifs et qui pourront être traités dans la future DSP.

Au niveau de l’axe trois, qui est d’offrir à chacun la possibilité de se déplacer à vélo, on va voir se développer le réseau des MAMA. Il y en a quatre actuellement existant sur le domaine métropolitain. L’objectif était de couvrir l’ensemble du territoire et nous verrons apparaître une cinquième MAMA sur la partie qui était la moins bien desservie.

Nous allons aussi contribuer au développement de la cyclo logistique. Cela rejoint des objectifs importants du schéma économique qui a été précédemment adopté. Et, car c’est un sujet très prégnant en ce moment, nous allons également encadrer rapidement le free floating pour permettre à ses usages de se développer tout en ayant un cadre d’utilisation au sein de l’espace public. Je rappelle que nous avons une prochaine réunion free floating en fin de mois, donc c’est un sujet qui avance.

Et au niveau de l’axe quatre, former et communiquer, c’est toujours soutenir et encadrer les événements en vélo ou concernant les vélos.

Alors, une fois qu’on vous a détaillé ce troisième plan vélo, vous expliquer les moyens financiers qui vont être mis à disposition. Tout à l’heure, j’ai parlé de moyens importants et c’est une véritable volonté, Il y a au total 224 projets d’aménagements cyclables, tous réseaux cyclables confondus, qui ont été recensés dans les CODEV et dans le FIC pour les trois prochaines années, pour un montant de 138 millions d’euros.

Pour financer l’aménagement du REV Nous avons un budget 2022-2026 de 70 millions d’euros et qui est estimé à 150 millions d’euros à l’horizon 2030.

La prochaine DSP de transport 2023-2030 élèvera les services vélo au même rang que les services de transports et consacrera un budget important et dédié à ces services, avec des mises à disposition de vélos de différentes durées, des stationnements vélos avec des accès harmonisés.

Le budget d’investissement pour un déploiement plus important d’abris vélos ou de vélobox sera de l’ordre de 500 000 € par an.

Je ne compte pas non plus les autres actions de signalisation, d’entretien, d’aménagements ou encore de souci de soutien aux associations de promotion du vélo.

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