Communiqué de presse

Prolongation de l’exploitation de la centrale du Blayais : Pourquoi s’acharner sur le nucléaire, modèle énergétique risqué et non compétitif ?

Le Centre National de Production d’Électricité (CNPE) du Blayais est situé à mi-chemin entre Bordeaux et Royan (environ 50 km). Mise en service au début des années 1980, la centrale avait une durée de vie initiale de 40 ans, la durée de vie de ses réacteurs.

Le nucléaire, un risque permanent 

Les conséquences du changement climatique (inondations, tempêtes, stress hydrique…) peuvent avoir des impacts non négligeables sur le fonctionnement et la sûreté des sites de production nucléaires. Pour exemple : Une réduction des débits moyens annuels de la Garonne de -40% d’ici à l’horizon 2050 est attendue sur la partie Sud de la Région Nouvelle-Aquitaine[1], associée à une hausse de la température moyenne (entre +1°C et +2°C d’ici à 2050). Ces éléments pourraient remettre en cause le fonctionnement optimal de l’installation de production nucléaire notamment s’agissant du refroidissement des réacteurs par la Garonne.

La submersion due aux inondations est également un vrai risque. En effet, les terrains sur lesquels le CNPE du Blayais est implanté sont situés dans le marais de Braud-et-Saint-Louis. En 1999, le passage de la tempête Martin a provoqué une inondation partielle de la centrale nucléaire du Blayais du côté du marais environnant.

Ces éléments illustrent, comme pour Fukushima, que nous sommes dans l’incapacité de prévoir ces aléas climatiques.

Le dernier Plan Particulier d’Intervention du CNPE du Blayais, approuvé par arrêté le 30 janvier 2017 a fait l’objet d’une révision en mai 2019, dont la mesure principale concerne l’élargissement du rayon du PPI de 10 à 20 kilomètres autour du site afin d’étendre la sensibilisation et la préparation des populations et des collectivités territoriales en cas d’accident radiologiques. Le PPI concerne ainsi 80 communes. Or les accidents historiques de Tchernobyl et de Fukushima démontrent que ce périmètre est largement insuffisant pour protéger pleinement les populations. En effet, l’impact radiologique de l’accident de Fukushima s’étendait sur un périmètre de plus de 100 km.

Pourquoi continuons-nous à nous appuyer sur un modèle économiquement moins rentable par rapport aux énergies renouvelables ?

Concernant le nucléaire, l’ADEME a publié en mars 2019 un mix énergétique dans lequel elle revient sur le coût € / Mwh « optimiste » pour le nucléaire. D’après l’ADEME, l’éolien en mer comme terrestre mais également le photovoltaïque[2] au sol sont, depuis 2019, plus compétitifs que le nucléaire dans son scénario le plus optimiste !


[1] https://www.nouvelle-aquitaine.fr/sites/default/files/2020-06/synthese_etat_lieux_eau.pdf

[2]

Filières ElecEolien en mer[2]Eolien terrestreGaz à cycle combinéPV au sol[2]
€ / Mwh4550 – 7050 – 6545 – 80

Publié le

2 Mars 2021

Partager