Communiqué de presse

Déviation du Taillan-Médoc : les élu.e.s écologistes demandent la suspension des travaux !

Le centre-ville du Taillan-Médoc est depuis longtemps impacté par le trafic routier auquel s’ajoutent les camions de livraison, avec la traversée de plus de 1000 poids-lourds par jour. Avec l’avénement des commandes par internet et le besoin d’immédiateté, les camions sont toujours plus nombreux sur les routes, faisant émerger ça et là des projets de déviations.

Les élus écologistes ont bien compris le risque que cette situation fait courir aux Taillanais, et n’étaient pas contre la réalisation d’une déviation décidée et portée par le Département de la Gironde.

Mais il semble incongru que le choix historique du tracé par le Département soit celui ayant un impact considérable sur les espaces naturels, et faisant courir un risque très probable de pollution de notre ressource en eau potable, déjà très sujette aux pollutions sur ce secteur.

Un impact sur la biodiversité inacceptable

Alors que tous les biologistes tirent la sonnette d’alarme sur la 6ème extinction de masse des espèces, le Département de la Gironde a ressorti des cartons le choix de ce tracé qui coupe en deux les derniers espaces boisés de notre métropole abritant un « hot spot » de biodiversité devenu rare.

Certes, la destruction des habitats sera « compensée », mais la loi du 8 août 2016, pour la reconquête de la biodiversité, renforce le principe de priorité absolue d’éviter ces destructions, sinon les réduire avant d’envisager de les compenser. Or, il y avait moyen de réduire ces impacts en choisissant un autre tracé que celui effectué il y a plus de 20 ans et qui n’a jamais fait l’objet d’études alternatives.

La surface de compensation a été étendue mais elle reste très morcelée (30 parcelles) et non pérennisée puisque la durée de protection de ces zones de compensation est de 30 ans, allant à l’encontre de l’avis du Conseil National de Protection de la Nature. 

Un risque important de pollution de l’eau

La future déviation traversera le champ captant de Thil-Gamarde, qui alimente l’agglomération bordelaise à hauteur de 20%. Ce champ captant est une nappe de l’oligocène affleurante et sans protection naturelle. C’est pouquoi elle a été victime à plusieurs reprises de pollutions (Perchlorate d’Amonium, ETBE…).

Les élus écologistes souhaitent exprimer leur inquiétude concernant le déroulement des travaux. En effet bien que des examens approfondis aient été menés par la DDTM, nous avons identifié les risques suivants :

-Il y a un risque d’inondation de la zone située en amont de la future déviation car le remblai routier empêchera le libre écoulement du cours d’eau du Monastère, alors que ce secteur était inondé au printemps 2020, 

– Le remblai risque à force d’être inondé de s’endommager, ce qui pourrait provoquer des risques d’affaissement ou des infiltrations,

– On ignore si le Conseil départemental a prévu de garantir l’écoulement de ce ruisseau qui passera sous la déviation, ni si les continuités écologiques seront préservées.

– Sur la protection du champ captant, Bordeaux Métropole et les services de l’Etat se chargent de vérifier que les prescriptions de l’hydrogéologue mentionnées dans son rapport de 2020 ont été respectées. Cependant, ce sont les prescriptions de l’étude de 2008 qui sont reprises ce qui nous interroge sur l’actualisation des données.

Etant donné l’importance des risques sur la protection de l’eau potable et le manque de données hydrogéologiques de ce projet, nous demandons au Département de la Gironde de suspendre les travaux, le temps de réaliser une nouvelle expertise hydrogéologique.

Publié le

21 Décembre 2020

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