Communiqué de presse

LGV – GPS0 : la Très Grand Vitesse n’implique pas une décision précipitée

Le groupe Écologie & Solidarités de Bordeaux Métropole déplore la mise à l’agenda par le gouvernement d’un projet jusqu’ici abandonné : GPSO (Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest).
Une posture purement électoraliste, à quelques mois de l’élection présidentielle, dont la finalité n’est autre que l’orchestration des divisions politiques et territoriales.

Eu égard aux sommes considérables et s’agissant d’argent public, directement versé par les habitants de la métropole, nous ne pouvons que déplorer la précipitation et le manque de transparence qui entourent ce dossier. Alors que ce projet ne repose sur aucun bilan économique, social et environnemental sérieux, notamment en termes de report modal de la voiture ou de l’avion vers le train, l’État réquisitionne l’argent public des collectivités pour financer la gabegie financière du GPSO, chiffrée à 14 milliards d’euros. Le tout, sans qu’aucun calendrier ou plan de financement infrarégional précis ne soit présenté aux collectivités.

Ce financement repose également sur l’instauration de nouvelles taxes qui constituent un véritable « impôt LGV » auquel notre groupe est défavorable. En particulier la Taxe Spéciale d’Equipement qui vient ponctionner habitants et entreprises des régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine.

Alors que le mouvement des gilets jaunes avait démontré la nécessité de réduire les inégalités territoriales et les difficultés sociales qui en découlent, le projet GPSO vient les renforcer. Pour de nombreux travailleurs, étudiants et familles en milieu rural et périurbain, le train est souvent la seule alternative de mobilité à la voiture individuelle. Alors que les trains du quotidien souffrent d’un sous-investissement chronique et que les TGV ne concernent qu’un usager sur 10 de la SNCF, 6 milliards d’euros sont attendus de la part de l’État, depuis plus de 10 ans, pour rénover le réseau régional. Au lieu de quoi le GPSO propose d’engouffrer plus du double de cette somme.

Le gain de temps quoi qu’il en coûte n’a plus aucun sens. Il y a seulement 20 minutes de différente entre la rénovation des lignes et GPSO pour Bordeaux-Toulouse. Rappelons que le GPSO implique l’artificialisation de 4 830 ha de zones naturelles agricoles, viticoles, des sites Natura 2000, dont notamment 2 870 ha de forêt dont nous ne pourrons jamais honorer la compensation.

L’autre option c’est la rénovation de l’existant, qui de toute façon s’impose et s’ajoute à la facture GPSO pour continuer à assurer les trains du quotidien : 6 milliards pour remettre à niveau 3 000km de lignes régionales. Des lignes du quotidien, au bénéfice de 90% des usagers pour qui le train est la seule façon viable de s’affranchir de la dépendance à la voiture.

Pour l’ensemble de ces raisons, notre groupe votera contre la délibération qui sera proposée en conseil de Métropole. En effet, l’adhésion à l’EPL entraîne la métropole dans une participation à l’ensemble du projet GPSO. Quant au financement, nous soutenons un financement tripartite (Etat – Région- Métropole) des Aménagements Ferroviaires nécessaires du Sud de Bordeaux, nettement moins onéreux que ceux imposés par GPSO.

Une gouvernance cohérente réaffirmée

Au-delà des fractures territoriales, le GPSO est à la source de clivages politiques.

Toutes les familles politiques, de droite et de gauche, connaissent ces clivages sur ce projet, des pour et des contre, à l’exception des écologistes qui sont unanimes et constants pour dénoncer ce projet insensé.

Pourquoi dès lors ne pointer que le désaccord existant dans la majorité métropolitaine ? Pour banaliser les clivages affectant les autres familles politiques, surement.

Notre majorité fonctionne dans le respect de ses différences et s’en nourrit dans un esprit constructif. Notre gouvernance qui repose sur le fait majoritaire est fondée sur les prin-cipes démocratiques de transparence, de coopération et de débat.. Si nous avons tourné la page de la cogestion, c’est pour répondre aux enjeux de notre projet de mandature qui donne un nouveau cap vers une métropole plus proche de ses habitants, écologique et solidaire.

Par ailleurs, notre gouvernance métropolitaine respecte la légitimé des maires, démocratiquement élus, tout en conservant un exécutif cohérent et déterminé à faire vivre le projet de mandature.

Par le vote négatif du budget 2021 et du projet de mandature, la minorité métropolitaine a bien démontré sa non-adhésion aux valeurs et projets portés par notre majorité.

C’est pourquoi, nous souhaitons rappeler notre attachement à notre socle programmatique commun, écologiste et de gauche, fondement de notre gouvernance majoritaire.

Publié le

24 Novembre 2021

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