Intervention

Claudine Bichet : Stratégie de développement des énergies renouvelables (2/2)

Intervention de

Claudine Bichet

Vice-Présidente en charge du Climat et de la Transition énergétique

Conseil du

9 Juillet 2021

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Déjà peut-être pour répondre à Monsieur MANGON, je ne remets pas du tout en question le travail qui a été fait. Quand je parle d’une expertise sur les réseaux de chaleur, elle existe parce que nos prédécesseurs y ont travaillé et c’est bien. Néanmoins, je tiens quand même à souligner, et c’est quand même très important de le dire, que ce que l’on faisait était totalement insuffisant, ne permettait pas du tout d’adresser le sujet à la hauteur des enjeux auxquels nous devons faire face. Donc, là, l’idée, c’est déjà de se donner des objectifs chiffrés. Alors, j’espère que l’on y arrivera. C’est clairement très ambitieux. Et ensuite, derrière, suivre vraiment ce que l’on fait pour s’assurer que l’on atteint ces objectifs. Dire : « Je veux être une Métropole à énergie positive avec un Plan climat où finalement, il y a quasiment peu de chiffres sur les actions, ce que cela va permettre d’accomplir », je pense que cela ne marchera jamais. C’est vraiment cela le changement d’échelle que l’on essaie d’opérer, c’est à la fois se mettre dans une configuration où on va pouvoir suivre ce que l’on fait, et donc suivre ce que l’on dit, d’une part. Et puis, par ailleurs, vraiment aller beaucoup plus fort, beaucoup plus vite. Les 16 études dont nous parlons, il ne s’agit pas d’études qui vont prendre 5 ans, il s’agit d’études qui sont déjà relativement avancées. Nous avons véritablement l’espoir… alors, sans doute, que les 16 ne vont pas sortir d’un coup sur le mandat, mais je pense quand même une très grande partie. Et aussi, ce que j’ai quand même appris, c’est que les 16 potentiels qui concernent les 16 études en question, c’était des potentiels identifiés depuis 10 ans, qui dormaient dans les tiroirs. Voilà, moi, cela m’énerve beaucoup de me dire que là, on a perdu 10 ans. Donc, on va essayer de changer la dynamique de ce point de vue-là.

Ensuite, par rapport à l’ensemble des sujets qui ont pu être abordés. Concernant le financement, la production d’énergie renouvelable nécessite des financements qui sont colossaux et c’est là où on va vraiment avoir besoin de tous les acteurs. Et parler d’une mise en régie que la Métropole ou BME fasse en régie paraît complètement impossible d’autant plus si on veut aller vite et on n’a pas d’autres choix que d’aller vite dans le contexte. C’est pour

cela que l’on essaie d’utiliser au mieux l’ensemble des forces en présence pour nous aider à avancer avec les besoins financiers qui vont bien.

Concernant le photovoltaïque, il y a eu plusieurs questions sur le sujet.

Sur la Métropole, nous ne sommes pas vraiment concernés par des projets visant à mettre du photovoltaïque sur des surfaces boisées ou des surfaces agricoles. Il n’y en a pas. Ce n’est pas notre sujet métropolitain. Là, l’objet de cette délibération, c’est bien, comme je l’ai dit, de lancer les actions sur lesquelles nous avons la main, et donc celles de notre territoire. C’est pour cela que les projets photovoltaïques que nous lançons, c’est bien sur des toitures, sur des parkings et pas sur des surfaces agricoles.

Après, je suis totalement sensible au débat et nous savons qu’il va y avoir un projet très proche de la Métropole à Saucats sur lequel les concertations vont avoir lieu. Je vais suivre l’ensemble des échanges qui vont avoir lieu sur ce sujet-là. Je vais assister aux présentations d’experts et ainsi de suite. Je pense que nous ne pouvons pas nous permettre, par les temps qui courent, d’être des élus dogmatiques. (brouhaha dans la salle) Il y a un moment où pour atteindre nos objectifs, il va falloir se poser un certain nombre de questions et pour moi, cela en est une à laquelle je ne suis pas vraiment en mesure de répondre à ce jour, et c’est pour cela que je vais suivre de très près ce qui se passe sur ce projet qui a lieu à proximité de la Métropole.

Il y a une question sur les réseaux de froid. Les réseaux de froid, c’est une technique qui est, aujourd’hui, totalement pertinente parce que l’on voit que l’on a totalement intérêt à mutual iser la production de froid. Néanmoins, sur les deux projets où il était possible d’envisager de faire un réseau de froid, le modèle économique n’a pas été trouvé. Le prix auquel nous produisions le froid n’était pas compétitif et n’a pas permis la réalisation de ces projets. Il s’agit notamment de Bègles et de Plaine de Garonne. Donc, nous savons que c’est vraiment un sujet qu’il faut continuer de creuser parce qu’il fait vraiment du sens, sauf qu’il faut encore lui trouver son modèle économique.

Concernant les Hauts-de-Garonne, le sujet, je pense qu’il sera globalement abordé et réabordé un certain nombre de fois, ce qu’il faut savoir, c’est que Hauts-de-Garonne a vraiment une solution biomasse qui est, aujourd’hui, une solution palliative qui permet d’assurer la sécurité du réseau, mais qui pourrait véritablement devenir la solution unique si c’était nécessaire pour le réseau des Hauts-de-Garonne. Il y a une solution technique au réseau des Hauts-de-Garonne quelle que soit la décision qui sera prise concernant l’incinérateur.

Je pense avoir fait le tour. Il y a le sujet de l’hydrogène qui a été abordé. Nous suivons et je rencontre des acteurs qui ont des projets sur l’hydrogène. Il s’agit, et c’est vraiment un des sujets que nous travaillons conjointement avec Stéphane DELPEYRAT puisqu’il s’agit aussi de développement économique et de nouvelles industries sur notre territoire.

Pour répondre, là tout de suite, maintenant, à l’urgence de production d’énergie renouvelable, l’hydrogène n’est pas la solution du « tout de suite maintenant ». Bien sûr, nous sommes à l’écoute, mais l’objet de cette délibération, c’est vraiment de sortir tout ce que l’on peut faire maintenant.

Je pense avoir répondu. Je voudrais conclure en disant qu’il s’agit, comme je l’ai dit, d’actions sans regret sur lesquelles on peut aller sans trop se poser de question. On n’a pas besoin d’attendre que le Plan climat nous dise de le faire, il faut le faire. Néanmoins, une fois que l’on a fait tout cela, je pense que l’on a fait le plus facile et que le plus dur est devant nous. Comme j’aime à le rappeler, la Métropole, la collectivité elle-même, c’est moins de 10 % des émissions de gaz à effet de serre du territoire. On va réussir, nous, collectivités, à traiter 10 % du problème, mais quand on n’a traité que 10 %, on n’a pas traité le problème. Donc, maintenant, l’idée va être de faire faire, de vraiment mettre l’ensemble des acteurs de notre territoire dans la dynamique de prendre part à cette transition énergétique et à cette réduction de n os émissions de gaz à effet de serre. C’est pour cela que l’enjeu va vraiment être de créer une gouvernance partagée, partagée par l’ensemble de notre territoire, par l’ensemble des acteurs, à commencer par nous bien sûr, collectivités, l’ensemble des services, mais les entreprises, les habitants, les communes, tout le monde devra faire sa part si on veut réussir à atteindre nos objectifs qui sont extrêmement ambitieux. Et plus le temps passe, plus le mur se rapproche, plus cela se durcit. Il va falloir maintenant mobiliser l’ensemble de notre territoire et, c’est ce à quoi nous nous attelons, essayer de créer cette dynamique qui va vraiment permettre un vrai changement d’échelle parce que c’est vraiment celui-là dont nous avons besoin pour atteindre des objectifs très ambitieux de la neutralité carbone. Je vous remercie.

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