Intervention

Pierre Hurmic : Pacte de gouvernance

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Intervention de

Pierre Hurmic

Vice-Président en charge du Pilotage du projet de transition métropolitain

Conseil du

18 Mars 2021

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Messieurs BOBET et DUPRAT, je pense que vous avez raison d’abord Monsieur DUPRAT de dire que c’est un sujet sensible. Je suis tout à fait d’accord avec vous là- dessus, mais je crains que notre accord s’arrête là.

Quand vous défendez la cogestion, vous fournissez exactement les arguments qui m’incitent à dire que ce n’est pas un bon système de gouvernance. Je vais vous dire pourquoi.

D’abord, vous dites que cela n’a pas été débattu devant les électeurs. Peut-être pas devant ceux de Saint-Aubin-de-Médoc, mais je peux vous dire devant ceux de Bordeaux, oui. Moi, pendant la campagne électorale – je suis content, Monsieur BOBET, que vous approuviez – moi je leur ai dit clairement, « Si vous votez pour moi, je suis contre ce type de gouvernance à la Métropole et je me battrais pour qu’il y ait un autre système de gouvernance ». J’ai tendance à penser qu’en votant pour moi et pour ma liste, ils ont aussi voté pour cette nouvelle conception de la gouvernance métropolitaine. Ils n’ont pas été trahis – vous employez le mot de trahison Monsieur DUPRAT – j’ai tendance à penser qu’ils n’ont pas été trahis.

Quand je dis que les arguments que vous utilisez sont ceux qui me font précisément critiquer la cogestion, le droit de véto du maire, c’est une raison pour laquelle je suis hostile à ce type de gouvernance. Je pense que même si nous ne sommes pas élus au suffrage universel direct, ce que je regrette, je l’ai suffisamment dit dans cette assemblée, nous sommes quand même élus pour défendre l’intérêt métropolitain. Quand on parle du tramway, on ne parle pas du tramway pour sa commune, on parle du tramway comme outil de rayonnement métropolitain. Il est totalement anormal quand on défend l’intérêt métropolitain qu’un maire puisse dire : « Non, écoutez, c’est contraire à mes intérêts communaux donc je suis totalement hostile à ce projet d’envergure métropolitaine », cela me paraît être un vrai déni de démocratie. C’est pour cela aussi que je suis contre la cogestion.

Vous voyez, je vais être très concret même, quand Vincent FELTESSE présidait la Métropole, il était favorable, il ne s’en était pas caché, à ce que nous nous dotions d’un établissement public foncier. Un certain nombre de métropoles l’adoptait au même moment. C’était il y a une quinzaine d’années. Mais nous, nous ne l’avons pas adopté à ce moment-là uniquement parce qu’il y avait un maire au moins, mais peut-être étaient-ils plusieurs, qui était hostile à l’établissement public foncier. Et nous sommes rentrés dans l’établissement public foncier avec 15 ans de retard. Aujourd’hui, nous sommes en train de le payer très très cher.

Nous n’aurions pas les problèmes de logement que nous avons aujourd’hui si nous avions maîtrisé, il y a 15 ans, le foncier métropolitain. C’est un exemple qui illustre le pouvoir des maires à travers la cogestion et à travers le bureau du fait que l’on n’a pas pu avoir ce débat en séance. Si on l’avait eu en séance, peut-être se serait-il dégagé une majorité pour l’établissement public foncier et nous ne serions pas dans la situation.

Vous pouvez ne pas être d’accord, je le pense sincèrement, Monsieur BOBET.

Après Monsieur DUPRAT, je vous remercie d’avoir dit que la dernière réunion, la Conférence des maires s’est bien passée. Cela veut bien dire, et je suis content que vous soyez d’accord aussi, que le phénomène communal est respecté à travers une instance spécifique qui est la Conférence des maires. Mais je ne voulais pas que le phénomène municipal brouille également les décisions qui doivent être prises en fonction de l’intérêt métropolitain.

Ce sont deux instances différentes et je trouve que les débats que l’on a en Conférence des maires sont effectivement intéressants et d’autres vont venir, à mon avis, dans ce même esprit.

Après je suis d’accord avec Monsieur SALABERRY même s’il n’est pas intervenu dans ce débat-là, mais tout à l’heure vous avez dit, Monsieur SALABERRY, que l’épreuve du feu pour le débat, c’est le compte administratif. Je suis tout à fait d’accord avec vous. Je trouve que l’on devrait tous se satisfaire du fait que le projet de mandature sera discuté à l’occasion du compte administratif. Cela me paraît être le moment pertinent pour discuter des deux en même temps. Je pense que là, ce sera un débat éminemment politique, que l’on puisse débattre du compte administratif et du projet de mandature.

Enfin, un dernier mot, je ne veux pas être long, pour répondre à Thomas CAZENAVE. Thomas CAZENAVE, je vous promets qu’il y a quelques avancées par rapport à la précédente mandature que vous n’avez pas connue. Par exemple, les présidents de groupe vont être convoqués, vont être consultés. Dans une précédente mandature, j’ai été Président de groupe, je n’ai jamais été consulté. Le fait que les Présidents de groupe soient consultés, c’est la reconnaissance nouvelle de la présence de forces politiques dans cette assemblée. Ce n’était pas le cas avant puisque c’était la cogestion, c’était un club de maires, donc à partir du moment où c’était un club de maires, il n’y avait aucune raison pour que les groupes politiques soient consultés en tant que tels. Là, ils le sont, vous n’êtes pas obligés d’être accord, mais c’était pour rassurer Monsieur CAZENAVE, pas pour vous inquiéter. Je pense que c’est un progrès. Je regrette que cela vous anime, mais je termine là-dessus. Voilà les raisons pour lesquelles, moi, je trouve ce système de gouvernance tout à fait approprié à ce que doit être la gouvernance d’une Métropole moderne et engagée.

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