Juste deux mots par rapport à la Ville de Bordeaux sur cet enjeu extrêmement important de la production et de la capacité ou pas d’une commune à produire du logement social.
Sur Bordeaux, nous partons avec un taux de logement social qui n’est pas du tout en adéquation avec les exigences des 25 % de la loi SRU puisque l’on dépasse à peine les 17 %. Donc c’est notre héritage, c’est ce avec quoi il faut que nous fassions notre politique aujourd’hui.
Dans l’autre partie de l’héritage, je ne rejoins pas du tout l’analyse de Jacques MANGON et peut-être même que l’on peut la jouer à l’envers. C’est-à-dire que nous sommes sur un marché extrêmement libre et dont les opérateurs privés définissent les règles du jeu. Comme les bailleurs sociaux ont été un peu mis à mal par la réduction du loyer solidarité, par le fait que le marché a laissé évoluer les prix du foncier de façon inconsidérée qui n’est plus aujourd’hui accessible à un bailleur social, au vrai sens du terme, que les coûts de construction n’arrêtent pas d’augmenter d’année en année, ce qui induit pour le bailleur social… moi, je me rappelle il y a 10 ans de cela, on mettait un peu moins de 6 % de fonds propres dans une opération pour l’équilibrer. Aujourd’hui, les bailleurs sociaux doivent mettre plus de 20 % pour équilibrer une opération. Donc cela devient très compliqué.
Effectivement, les politiques communales doivent mettre en place des mécanismes de régulation, nous en avons qui sont les secteurs de diversité sociale, les servitudes de mixité sociale. Heureusement que nous les avons, car elles nous permettent de produire une part de social, malheureusement en VEFA le plus souvent puisque nos bailleurs ne sont plus maîtres d’ouvrage, c’est aussi une conséquence du marché extrêmement libre.
Voilà, donc c’est avec cet héritage-là que nous allons essayer de faire une nouvelle politique et on l’expliquera lors de notre Conseil municipal du mois de mai, mais nous avons l’intime conviction que nous pouvons réussir dans la durée de notre mandat à infléchir cette évolution que nous condamnons tous aujourd’hui. Je veux juste conclure en disant, puisqu’on l’évoquait, ce fameux rapport de la Chambre régionale des comptes. Il met en évidence, et je crois qu’ils utilisent ce terme, le flux considérable de production en produits défiscalisés. Je pense que là, on a une vraie inquiétude.