Monsieur le Président, mes chers collègues, c’est vrai que le débat sur le budget, c’est le débat politique par excellence, je dis cela à notre collègue Philippe POUTOU. Vous ne pouvez pas dire que l’on ne discute pas de politique alors que le débat sur le budget, c’est le débat-type où on peut précisément discuter de politique. Je crois que traditionnellement dans cette instance, le temps de parole n’est pas bridé notamment à l’occasion du débat budgétaire pour que chacun fasse état de ses propositions et de ses critiques. C’est un débat qui est en général intéressant, fructueux, et aujourd’hui il l’est.
Madame Véronique FERREIRA nous a dit à plusieurs reprises « C’est un budget de transition ». C’est vrai que c’est un budget de transition, transition en termes de gouvernance. On va en parler tout à l’heure, mais c’est vrai que la gouvernance de l’établissement a changé, je pense que l’on peut parler de transition. Transition écologique et solidaire, c’est un engagement que nous avions pris pendant la campagne électorale, et nous avons été élus précisément pour réaliser cette transition écologique et solidaire. Je pense que c’est un devoir de fidélité par rapport à ceux qui nous ont élus que de respecter cet engagement. J’entends certains qui nous disent : « Mais vous n’allez pas assez vite, il faudrait en faire beaucoup plus. » Certains sont peut-être plus disqualifiés que d’autres pour nous reprocher cela, mais peu importe d’où vient la critique.
La transition, ce n’est pas la révolution. J’ai eu le souci de regarder quelle était la définition précise du mot « transition », puisque j’ai vu qu’il a été amplement abordé au cours de ce débat. La transition, officiellement, c’est le passage d’un état à un autre qui est un passage long, graduel et progressif. Donc, cela ne se fait pas du jour au lendemain. Aujourd’hui, c’est le premier budget de la nouvelle mandature. Effectivement, on est obligé, et Monsieur SALLABERRY a raison de le dire, de reprendre un certain nombre de coups qui étaient déjà partis, d’investissements qui étaient déjà inscrits. Je vois, par exemple, le pont Simone Veil, 21 millions d’euros, heureusement que la nouvelle gouvernance de la Métropole reprend ce type d’investissement. Je pourrais en lister un certain nombre, on se situe fort heureusement là dans une certaine continuité et non pas dans une rupture, qu’à juste titre, vous nous reprocheriez et que nos électeurs également nous reprocheraient.
Je note qu’il y a quand même quelques inflexions. Quand je vois la hausse pour le budget consacré à l’habitat, une hausse de 8,4 %, +8,4 % du budget consacré à l’habitat ou au logement, alors que le budget n’a pas augmenté dans ces proportions-là, je pense que cela veut bien dire que c’est une priorité assumée de la nouvelle majorité.
Quand je vois une augmentation de 78 % du budget consacré à la nature, vous ne pouvez pas dire qu’il ne s’agit pas d’un marqueur significatif des nouvelles orientations de la Métropole. Ce sont quand même des chiffres qui me semblent assez significatifs, de priorités que la nouvelle majorité entend donner au budget de la Métropole. Et pourquoi ces augmentations ? Tout simplement parce que ce sont des budgets que l’on considère comme étant prioritaires et parce que les attentes sont fortes d’une Métropole qui prend soin de ses habitants et de son environnement.
Je note aussi que l’année 2021 va être marquée par l’adoption de politiques très stratégiques, comme le schéma des mobilités, le plan climat, le plan déchet ou encore le plan d’action en faveur de l’économie sociale et solidaire. Ne soyez pas impatients, cela va arriver. Ces débats politiques vont avoir lieu au moment où nous discuterons tous ensemble de ces politiques, j’ai envie de dire de ces briques, qui vont s’inscrire dans le temps long. Le projet métropolitain que nous nous sommes engagés à mettre en œuvre mettra un certain temps, et en tout cas, il sera débattu notamment au cours de l’année 2021 qui va être particulièrement riche en débats. Je suis persuadé que les futurs budgets traduiront encore plus ces nouvelles orientations.
Il revient à la nouvelle majorité la responsabilité de maîtriser les dépenses de fonctionnement. Là, reconnaissez que nous assumons cette sobriété même si elle est contrainte. Je note que les charges n’évolueront que de 2,1 % en 2021 pour préserver nos marges de manœuvre.
Ce budget s’inscrit également dans un contexte sanitaire et économique incertain et exceptionnel quand même. Reconnaissons-le, c’est quand même des contraintes qui nous sont imposées dans l’urgence du moment. Je pense qu’il faut quand même tenir compte de ce contexte plutôt incertain. Et là aussi, nous prenons nos responsabilités en mobilisant des moyens exceptionnels pour soutenir les petites entreprises de la Métropole et pour préserver les emplois avec quand même 14 millions d’euros. J’aurais aimé que certains même sur d’autres bancs puissent noter cet effort considérable, et pas seulement nous prêter beaucoup d’intentions.
Je note aussi que les dépenses d’équipement de la Métropole augmentent de 8 % par rapport au Budget primitif 2020 pour atteindre 793 millions d’euros. Cela me paraît être un geste aussi significatif.
La transition écologique et l’amélioration de la vie quotidienne des habitants néces sitent des investissements importants, ils auront lieu, pour le RER métropolitain, pour le Bus à Haut Niveau de Service, pour les pistes cyclables, pour la réhabilitation énergétique des bâtiments et des logements, pour la rénovation des quartiers populaires, pour le retour de la nature en ville. Ce sont des exemples d’investissements utiles et créateurs d’emplois, et qui, chaque fois, placent les habitants au cœur du projet.
Oui, investir est essentiel, mais tous les investissements n’ont pas le même impact et la même utilité. Je n’aurai pas ici la cruauté de rappeler certains investissements passés considérables, qui se sont avérés peu judicieux et peu prioritaires.
Vous le savez, je vous le confirme, je porte la responsabilité de la mise en place d’ un budget climat. Véronique FERREIRA a rappelé tout à l’heure qu’il s’agira d’une ambition croissante qui va s’accélérer durant cette mandature, certains peuvent penser qu’il va s’aggraver. Et je vous dis que très prochainement, cela va nous permettre d’évaluer de façon objective l’impact écologique et social de nos dépenses. J’ai eu l’occasion de le présenter lors de la Conférence des Maires cette semaine. Bien évidemment, nous allons être amenés à délibérer très rapidement de ces points-là.
Je souhaite également que l’État puisse nous apporter des garanties franches et claires. J’ai noté qu’au niveau des dotations de compensation, la période est quand même assez contrainte, j’espère que dans nos ambitions de transition, nous trouverons l’État comme un par tenaire décidé à nous aider, car tout le monde sait que ce sont les collectivités territoriales, je ne vais pas dire elles seules, mais les collectivités territoriales qui mettront en œuvre la transition écologique sur le territoire. Ce sont également elles qui sont chargées de maintenir la cohésion sociale.
L’action de nos CCAS (Centre communal d’action sociale) auprès des plus démunis et les charges croissantes auxquelles nous sommes les uns et les autres confrontés – tous les maires sont confrontés à cette augmentation croissante de nos dépenses de CCAS – prouvent bien que nous sommes en première ligne pour ces dépenses de solidarité qui sont sérieusement pesantes dans nos budgets municipaux, vous le savez, et je pense que l’on peut avoir un consensus sur ce terrain-là.
Voilà, je ne veux pas non plus être trop long, je vais terminer pour dire simplement que ce Budget primitif 2021 est un commencement, une première étape sur le chemin escarpé, mais enthousiasmant de la transformation écologique et sociale de notre Métropole. Je vous remercie.