Moi je ne suis pas d’accord avec ce qui vient d’être dit. La question, ce n’est pas d’avoir le droit ou pas de prendre la parole. On est tous en France égaux en droits et on sait très bien que l’égalité dans les faits, elle n’y est pas. On a besoin de politique publique justement pour rétablir l’égalité. On sait bien que pour qu’il y ait la parité en politique, il a fallu une loi pour l’imposer. Rien ne nous empêche de nous présenter aux élections, rien ne nous a jamais empêchées, à part quand on n’avait pas le droit de vote, mais pour autant, dans les faits, on constate que la parité, elle n’était pas là.
Et ce qui vient d’être dit par mes collègues, ce n’est pas que l’on nous empêche de prendre la parole, c’est que nous, nous nous autocensurons peut-être plus souvent parce que nous questionnons la pertinence de notre intervention. Nous nous demandons si notre intervention est véritablement indispensable, si la longueur de l’intervention est véritablement indispensable. Nous faisons plus souvent un effort de concision que nos collègues hommes le font. C’est un fait.
Je pense qu’hier, nous avons tous pu le constater. Par exemple, ma collègue Isabelle RAMI qui avait une intervention très pertinente sur le Plan marche, qui était absolument dans le sujet, j’aurais aimé pouvoir l’entendre beaucoup plus longuement sur ce sujet. Elle intervenait en fin de Conseil, nous étions tous fatigués, nous avions tous conscience qu’à un moment donné, il allait falloir rentrer à la maison. Donc, elle s’est autocensurée. Voilà ce qui s’est passé, ce que font moins les hommes. Et c’est cela que l’on dit. On ne dit pas que l’on n’a pas le droit de prendre le micro, on dit que l’on réfléchit à la pertinence et à la longueur des interventions. Je crois que ce serait bien si tout le monde prenait sur lui ou sur elle avant de parler.