Intervention

Pierre Hurmic : Rapport de la Chambre régionale des comptes

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Intervention de

Pierre Hurmic

Vice-Président en charge du Pilotage du projet de transition métropolitain

Conseil du

25 Septembre 2020

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Oui, Monsieur le Président, mes Chers Collègues, ce rapport illustre un ensemble de thématiques illustrant   les changements majeurs qu’a connus notre collectivité, ces dernières années :

-changements budgétaires, nos relations avec l’État,

-la mutualisation,

-les transferts de compétences et d’équipements,

-la gouvernance.

Ainsi, si nos ratios de gestion sont toujours globalement satisfaisants avec une capacité de désendettement inférieure à 4 ans, nous devons avoir à l’esprit que la situation financière de la Métropole est appelée à se tendre du fait de premièrement, nos engagements en matière d’investissement et deuxième du risque d’explosion de nos dépenses de fonctionnement dans le cadre du budget transport en lien avec le vieillissement du réseau et de son extension.

Au sujet de la gouvernance, par ses constats et son jugement sur la cogestion, ce rapport renforce notre conviction qu’un changement de modèle de gouvernance était souhaitable. Je note, Monsieur le Président, vous-même, vous avez fait un constat tout à fait lucide qui est rappelé par les rédacteurs du rapport puisque je lis, très clairement   à la page 42 : « Lors de l’entretien de fin de contrôle, le Président en exercice a reconnu que la cogestion pouvait avoir un effet expansionniste sur la dépense publique, chaque maire ayant objectivement intérêt à accepter les projets d’investissement de ses collègues en vue d’obtenir leur soutien sur ses propres demandes. » Il me semble que j’avais déjà entendu ce discours à l’intérieur de notre assemblée à plusieurs reprises, et d’ailleurs, la Chambre régionale des comptes le reconnaît.

C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité, pour ce mandat qui s’ouvre, aboutir à une véritable cohérence métropolitaine afin d’affirmer une ambition métropolitaine forte pour le territoire qui aille au-delà des intérêts spécifiques des communes. C’est la ligne directrice que nous nous sommes donnés en accord, je dirais, avec les conclusions de la Chambre régionale des comptes.

Cette dernière pointe également les déficits en matière d’évaluation de nos services et la nécessité de mobiliser des indicateurs pour mieux mesurer l’efficacité et l’efficience des services rendus. L’évaluation de nos politiques publiques et des services rendus est, en accord avec le Président, une des priorités de ce mandat. L’évaluation a souvent fait défaut dans le passé, obérant nos capacités à aboutir à un bilan global ou de comprendre pourquoi certains de nos objectifs n’étaient pas atteints.

La mise en place d’indicateurs, bien que cela ne doit pas être le seul outil de décision et d’évaluation, fait partie des points sur lesquels nous travaillons activement. Et pour abonder dans ce sens, c’est la raison aussi pour laquelle nous avons décidé qu’il y aurait une première présidence qui serait chargée de l’évaluation du projet de transition métropolitaine. Je pense que cela va parfaitement dans le sens de ce travail, et ce devoir d’évaluation de nos politiques que nous devons avoir.

J’ajouterai que nous irons même plus loin en proposant, pendant ce mandat, la création d’un budget Climat qui est un outil d’évaluation de notre budget au regard du défi climatique. Nous l’avons fait, vous le savez, à l’initiative très insistante des élus de Bordeaux.

Aujourd’hui, de nombreuses collectivités s’engagent dans un budget Climat via par exemple la mise en place d’une comptabilité analytique permettant l’évaluation de l’impact carbone de chaque dépense, ce que fait par exemple la ville d’Oslo. Nos actions devraient d’ailleurs idéalement être définies selon une analyse de leur rapport coût/efficacité comparant, selon un raisonnement en coût global, le coût de l’action et les recettes économiques qu’elle engendre.

Le coût de l’action gagnerait à être mis au regard du coût de l’inaction établi en tenant compte de la vulnérabilité du territoire au changement climatique et de ses mutations nécessaires. Or, ce coût de l’inaction n’est que rarement, pour ne pas dire jamais… Nous considérons que ce coût de l’inaction, c’est précisément ce que nous, nous appelons l’écologie punitive. Ne rien faire est punitif, c’est vraiment le sens de ce coût de l’action que nous voulons désormais pouvoir évaluer. Je vous remercie.

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