Le groupe Écologie et solidarité s’était abstenu lors du vote d’ouverture de la concertation, en novembre dernier, afin de marquer trois points d’alerte auxquels il ne nous semble pas que les réponses restent satisfaisantes pour l’instant.
Le premier point, c’est la nécessité de relancer la gouvernance de Bordeaux Inno Campus et de travailler l’aménagement du périmètre dans une logique d’ensemble. Le Comité de pilotage a depuis été remis en place, mais la collaboration entre les différents partenaires du projet reste à consolider afin d’appréhender les différents enjeux de manière cohérente.
Le second point – il vient d’être évoqué – nous avions souhaité que l’option de la réhabilitation totale des tours du quartier de Saige, alternative à la démolition partielle, soit étudiée et portée au débat de la concertation. Cette demande n’a pas été prise en compte, mais le bilan de la concertation montre que le sujet de la démolition/réhabilitation a, quoi qu’il en soit, fait débat. C’est d’ailleurs Saige qui a fait l’objet du plus grand nombre de contributions écrites, même si le total d’un peu plus de 200 contributions dans les registres relativise en effet cette participation du public.
Néanmoins, il en ressort majoritairement des attentes sur la rénovation des logements, et une plus grande mixité sociale au sein du quartier selon les termes du bilan. Les avis opposés explicitement à la démolition apparaissant de facto plus minoritaires.
Néanmoins, cela a été évoqué, une proposition alternative a émergé du débat consistant en la démolition d’une seule tour, la tour no 5, qui présente en effet des problèmes de vieillissement et qui ne fait pas partie du scénario de démolition de l’étude préalable.
La Confédération nationale du logement a adressé un projet alternatif, cela a été évoqué, basé sur une réhabilitation complète des logements aux élus de la Métropole en complément de l’avis qu’ils avaient déposé dans le registre numérique de la participation.
Nous regrettons encore une fois que la concertation ait écarté cette option, qu’elle n’ait pas été étudiée sérieusement dans les objectifs de sobriété économique, énergétique et de réemploi du bâti existant, qui sont des éléments très importants à prendre en compte, un bâti d’ailleurs qualitatif sur lequel le bailleur a récemment engagé des frais d’entretien conséquents et qui pouvait être retravaillé pour proposer des logements plus qualitatifs comme cela a été fait par exemple à Bordeaux sur le Grand Parc.
Le dernier point de vigilance, cela a également été évoqué dans les interventions, c’est en effet notre inquiétude quant à la disparition d’un grand nombre de logements locatifs sociaux avec le scénario qui est privilégié par la Ville de Pessac de démolition de 3 tours et de changeme nt d’usage d’une tour ainsi que de la revente de près de 400 logements par Domofrance.
Nous sommes, bien évidemment, favorables à l’évolution du quartier vers plus de diversités sociales, mais le flou sur les intentions de relogement des populations les plus vulnérables continue de nous inquiéter. Nous avons bien noté la part de logements sociaux sur la commune, de 32,6 %. Elle est conséquente, mais elle a une grande part de logements étudiants, et très clairement, la part des logements très sociaux reste à conforter. C’est d’ailleurs de notre responsabilité d’élus métropolitains de veiller à la cohérence de chaque projet avec nos politiques de solidarité territoriale et de répartition de l’effort en matière de logements locatifs sociaux.
Pour conclure, c’est la raison pour laquelle nous souhaitons qu’une attention particulière soit portée à la manière dont sera compensée la suppression des logements très sociaux sur le quartier de Saige, car tout le monde doit pouvoir être logé sur notre Métropole et avoir le choix de sa localisation.
Au vu de ces réserves, nous nous abstiendrons de nouveau sur cette délibération.
