Intervention

Clément Rossignol-Puech : Tarmaq

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Intervention de

Clément Rossignol-Puech

Vice-Président en charge des Mobilités

Conseil du

21 Mai 2021

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Monsieur le Président, chers collègues, je vais répondre très sereinement. D’abord pour dire que dans une majorité, il peut y avoir des visions complémentaires. En l’occurrence sur ce dossier, il y a des visions complémentaires. Je vous rappelle que lors du Conseil du 18 décembre dernier, le groupe Écologie et solidarité a exprimé une abstention constructive à l’occasion de cette délibération TARMAQ. Nous allons le faire à nouveau.

Il n’y a pas de silence, nous avons nos positions et nous les assumons et nous les explicitons puisque ce projet de Cité des savoirs aéronautiques et spatiaux a évolué, cela a été dit depuis sa première présentation en 2017. Nous avons exprimé ici, mais également dans d’autres instances, que nous avions plusieurs propositions à faire sur la préfiguration de ce projet. D’une part, nous souhaitons que ce projet TARMAQ soit un outil opérationnel pour la recherche, l’innovation, la formation en faveur de la transition écologique, de la filière aéronautique. D’ailleurs, c’est ce qui est en train d’être fait au fur et à mesure. Cet équipement doit aussi profiter aux autres filières en favorisant le transfert technologique et en encourageant la diversification des entreprises de l’aéronautique et en particulier des PME sous-traitantes. Vous l’avez dit, en ce moment, le secteur aéronautique est en souffrance. Il y a 29 plans de sauvegarde de l’emploi qui ont été initiés depuis 2020 dans l’aéronautique avec 6 000 ruptures de contrat envisagées. Cette diversification que nous proposons, qui est travaillée, est une nécessité pour améliorer la résilience économique de notre Métropole et de la filière aéronautique. Nos entreprises aéronautiques ont des atouts compétitifs pour participer à l’élan européen en faveur de la relocalisation des différentes activités industrielles.

D’autre part, nous avons rappelé que TARMAQ doit disposer d’un modèle économique soutenable avant de s’engager dans la construction d’équipements. TARMARQ est aujourd’hui en phase de préfiguration. Dans ce cadre, nous avons exprimé en transparence nos réserves constructives, nos attentes et nos encouragements.

La délibération présentée aujourd’hui n’est pas le fruit de ce travail collaboratif en cours, mais est une délibération technique relative au foncier. Elle ne contient pas d’éléments nouveaux sur le projet et nous allons à nouveau nous exprimer de manière constructive par une abstention.

Comme vous tous, chers collègues, l’avenir de l’aéronautique et l’emploi nous préoccupent. Il occupe une place centrale dans l’histoire industrielle de notre région et il a permis la création de nombreux emplois. Pour nos concitoyens, cette relation avec l’aéronautique est bivalente et complexe. On peut, on a le droit et nous-mêmes, nous nous émerveillons devant un avion, nous pouvons aimer voyager en avion, mais l’avion est aussi l’un des symboles d’une mondialisation, nous le savons, pas toujours heureuse et qui accroît les inégalités.

Aujourd’hui, personne ou presque ne nie que la croissance exponentielle du trafic aérien ait un impact direct négatif sur le changement climatique. Les entreprises et les citoyens commencent déjà à changer leurs habitudes pour adopter une approche plus responsable du voyage en avion. Les attentes sont fortes vis-à-vis du secteur aéronautique : parvenir à une aviation décarbonée. Nous y sommes évidemment très favorables. Nous connaissons la motivation et la compétence des salariés de l’aéronautique et le rythme des innovations et du renouvellement des flottes est malheureusement plus lent que celui du changement cl imatique.

L’arrêt du trafic aérien actuel du fait de la pandémie a repoussé le débat sur sa régulation, mais celui-ci reviendra inévitablement à l’ordre du jour. D’ailleurs, la Conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques aura à traiter de ce sujet. Le sujet est complexe et nous regrettons qu’il soit là pour le coup mis sous une focale très politicienne et qu’il soit si souvent abordé de manière caricaturale avec l’intention de créer des polémiques inutiles, alors que les contribuables contribuent aujourd’hui fortement au soutien de la filière aéronautique, il s’agit d’être à la hauteur des enjeux pour le climat et pour l’emploi. Je vous remercie.

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