Intervention

Sylvie Cassou-Schotte : Rapport Eau 2020

Intervention de

Sylvie Cassou-Schotte

Vice-Présidente en charge de l'Eau

Conseil du

23 Septembre 2021

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Président, chers collègues, ce rapport annuel revêt énormément d’importance dans le contexte des effets du dérèglement climatique que nous connaissons et à l’aube de la mise en œuvre de la Régie de l’Eau Bordeaux Métropole.

En effet, je voudrais rappeler quelques éléments du contexte, éléments qui nous permettront de mieux appréhender les éléments et conclusions de ce rapport.

Rassurez-vous, je n’en dégagerai seulement que quelques faits saillants de façon très synthétique puisque le rapport fait 300 pages, car il est de notre devoir d’élu de rappeler l’importance plus que jamais actuelle de la ressource en eau.

Les constats pour 2050 du plan d’adaptation au changement climatique de l’Agence de l’eau Adour-Garonne pour le Grand Sud-Ouest, sont sans appel.

Je lis : « de l’augmentation des températures moyennes à la fréquence des situations extrêmes, sécheresses, crues, et inondations, en passant par les capacités de recharge des nappes phréatiques, tous les indicateurs sont déjà dans le rouge. »

La qualité de vie dans nos territoires est fortement conditionnée à la disponibilité de l’eau qui, si elle est concentrée dans les nappes phréatiques pour la métropole, est partout marquée par une baisse de la ressource. Jusqu’ici dans une période d’abondance, l’eau a été conçue et gérée selon une logique essentiellement extractive, comme une ressource à exploiter pour des usages.

Dans la période de pénurie qui est désormais installée, notamment du fait des prélèvements anthropiques excessifs et du fait de changements climatiques, pour défendre la qualité de vie et une égalité à l’accès à l’eau pour tous, humains et non humains, nous devons privilégier une gestion nouvelle de la ressource. La régie que nous avons décidé de mettre en place se doit de répondre à cet enjeu.

Sur notre territoire, alors même que l’année 2020 est marquée par une pluviométrie excédentaire, plus de 20% par rapport à une année moyenne, et ce malgré un été sec, la pérennité des nappes dans lesquelles nous prélevons est encore fragile, voire en danger. Nous devons en conséquence prendre des mesures fortes afin de ralentir la pression sur les prélèvements de la nappe éocène, qui est déficitaire et qui doit être préservé.

En cela, nous lançons une consultation publique dans les mois prochains concernant les champs captant des landes du Médoc, parce qu’il est notre devoir d’anticiper.

La population de la métropole augmente chaque année, plus de 8 000 encore en 2020 et les économies de consommation du passé arrivent à un palier qui implique une augmentation de la consommation d’eau, malgré la baisse de la consommation moyenne de la population.

Les faits marquants et les faits saillants qu’il faut retenir et qui éclairent ce rapport.

2020 et je vais le rappeler, est marqué par la crise sanitaire. Et je vais rappeler aussi que les services de l’eau n’ont pas arrêté de fonctionner, bien au contraire. La direction de l’eau a maintenu un niveau de service très élevé et je les en remercie une nouvelle fois. Le délégataire a également su garantir la continuité du service public, tout en optimisant la gestion des prélèvements, conformément à la stratégie validée dans l’engagement numéro un, qui incluait cette année la remise en service partielle de la galerie de Gamarde, qui était arrêtée depuis 2011 à la suite de l’épisode de pollution perchlorate d’ammonium.

Toutefois, en ce qui concerne les volumes prélevés, ceux-ci ont augmenté en 2020 de plus de 4% par rapport à 2019, malgré notre objectif d’économie de la ressource.
Bien que le confinement explique en partie une surconsommation d’eau, du fait de la présence plus importante des ménages à leur domicile, il s’avère toutefois que cette hausse significative soit principalement due aux pertes d’eau.

Pour ce qui concerne la qualité de l’eau, je nous félicite qu’elle soit toujours plus que satisfaisante, avec un taux de conformité des prélèvements sur les eaux distribuées de 100 % pour la qualité bactériologique.

En revanche, l’année 2020 a été marquée par une forte baisse du rendement, qui baisse de 2,4 points par rapport à 2019. Le rendement en 2020 s’établit à 81,7 %. Il n’a jamais été aussi bas depuis 2013. L’Impact de la crise du COVD n’explique pas pour autant totalement cette baisse du rendement, qui est très éloignée de l’objectif de 87% de rendement en fin de contrat que nous sommes fixés.

En conséquence, un plan d’action 2021 2022 a été demandé au délégataire afin d’y remédier.

Par ailleurs, en ce qui concerne le service de l’assainissement et malgré aussi les difficultés de fonctionnement liées à la crise sanitaire, dans ce domaine aussi il faut saluer les équipes du délégataire qui ont œuvré pour assurer la continuité du service et les réponses aux usagers, y compris y compris dans des situations exceptionnelles qu’ils ont pu rencontrer. Il suffit de vous rappeler le 10 mai 2021, je regarde mon voisin d’à côté qui sait de quoi je parle, la veille du confinement, il a plu 55 millilitres en moyenne sur toute la métropole en 16 h de temps. C’est à dire l’équivalent de trois semaines pour un mois de mai moyen. Plus de 100 interventions en 24h. C’est dire à quel point cette difficulté et ce risque est à prendre en compte, c’est ce que nous avons dit ce matin.

En 2020, les rejets totaux de la métropole représentent 138 millions de mètres cubes pour une pluviométrie exceptionnelle, qui sont répartis de la manière suivante : 73% d’eaux traitées, 16% d’eaux pluviales et 14,6% d’eaux usées non traitées déversées. Nos systèmes d’assainissement sont d’ailleurs conformes à la réglementation.

Enfin, l’activité des deux premières années du contrat d’assainissement DSP SABOM est fortement déficitaire.

Le niveau des capitaux propres s’est nettement détérioré, 2020 est la seconde année consécutive ou les capitaux propres sont inférieurs à la moitié du capital social. Cela va nécessiter assurément une recapitalisation de la société SABOM par sa maison mère.

Veolia a confirmé à plusieurs reprises sa volonté d’honorer son contrat dans le respect des exigences contractuelles et sans porter atteinte aux moyens afférents, en particulier sur le personnel.

Pour résumer, la situation actuelle de la ressource en eau et de sa distribution comme de son assainissement s’avère fragile. C’est en cela que la création de la Régie est une opportunité capitale pour la métropole et son service de gestion de l’eau.

Plus que jamais, les pouvoirs publics vont devoir assurer la pérennité de la ressource pour toutes et pour tous.

Je compte alors sur nous pour faire en sorte que cette transformation s’effectue dans les meilleures conditions possibles et pour une défense encore plus effective de l’intérêt général et environnemental.

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