Merci beaucoup. Concernant ce dossier, il est nécessaire et il est temps de finaliser cette révision en cours du PPRI puisque le PPRI actuel date de 2005 et la révision elle- même a été engagée en 2012.
Depuis, l’eau a coulé sous les ponts avec son lot de tempêtes et l’érosion du trait de côte.
Au regard du PPRI actuel, le nouveau plan de prévention va permettre de mieux protéger les populations et d’éclaircir les décisions des Maires en matière d’urbanisme. Il ne nous paraît cependant pas totalement satisfaisant et pose un certain nombre de questions. Le PPRI révisé s’appuie en effet sur des hypothèses de montées des eaux qui sont basées d’une part sur la tempête Martin de 1999, retenue comme référence de crue centennale et d’autre part sur la doctrine d’État relative au réchauffement climatique qui remonte à 2014 et qui retient une valeur de référence de surcote de 20 cm au niveau du Verdon.
Une simulation à horizon 2100 sur laquelle est basée la définition des côtes de seuil, établit par ailleurs une surcote de 60 cm au Verdon sachant que la configuration en entonnoir de l’Estuaire de la Gironde renforce encore un peu plus l’onde de surcôte. Si nous considérons l’échelle de toute l’agglomération, si nous prenons en compte la révision des projections du GIEC (Groupement intergouvernemental d’experts sur les évolutions du climat) de 2019 à l’horizon 2100, nous arrivons à une montée des eaux de 1,10 m dans le pire scénario avec de surcroît davantage de tempêtes.
Force est de constater qu’à l’échelle mondiale, nous allons dans cette direction. La trajectoire actuelle se situerait entre 3 et 4° de hausse moyenne des températures, soit 80 cm d’élévation des océans, ce qui est considérable pour des territoires déjà vulnérables comme le nôtre. Ces enjeux de ce fait résonnent de façon contradictoire avec certaines demandes de dérogations mentionnées en annexe de cette délibération comme la possibilité de développer des projets non dépendants de la voie d’eau dans la zone industrialo-portuaire ou la construction par ailleurs de parkings.
Rappelons que le Bec d’Ambès concentre six sites classés SEVESO seuil haut et qu’il ne conviendrait pas d’ajouter encore de nouveaux risques, car même s’il est protégé par des digues, le paradoxe largement identifié aujourd’hui est que la présence même de digues peut contribuer à plus de vulnérabilité du territoire en donnant une fausse impression de sécurité.
Une solution pourrait s’offrir à notre collectivité d’ajuster l’identification des zones à risque en prenant en compte ces données plus récentes, puisque semblerait-il, la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) indique que le PLU pourrait proposer des prescriptions plus fortes que celles du PPRI. C’est pourquoi nous suggérons qu’un renforcement de certains secteurs puisse être étudié dans le cadre de la révision à venir du PLU. C’est un sujet sur lequel il faudra que nous nous arrêtions. Nous ne devons pas nous voiler la face aujourd’hui et nous devons nous préparer au pire en tant qu’élus responsables et ayant une vision de long terme.
Simplement pour finir, nous préconisons que l’État par ailleurs soit sollicité pour une nouvelle révision du PPRI afin de prendre en considération ces évolutions climatiques les plus récentes à l’échelle globale. Mais dans la mesure où il s’agit d’une amélioration au regard de la situation actuelle, nous votons la révision de ce PPRI. Je vous remercie.