Nature et climat : comment le PLU protège notre environnement

Partager :

L’urbanisme joue un rôle déterminant dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité. Bordeaux Métropole est particulièrement exposée aux effets du changement climatique, qui impose des adaptations fortes en matière d’aménagement du territoire.

D’abord, l’augmentation des températures et l’intensification des îlots de chaleur urbains rendent la ville plus vulnérable aux vagues de chaleur estivales. En centre-ville, les températures peuvent être jusqu’à 8°C plus élevées qu’en périphérie, accentuant le stress thermique des habitants et augmentant la demande en climatisation, avec un impact énergétique conséquent.

Par ailleurs, la Métropole est directement exposée aux risques d’inondation du fait de sa proximité avec la Garonne. L’artificialisation des sols et l’urbanisation rapide augmentent la saturation des réseaux de drainage, rendant les épisodes pluvieux plus problématiques.

Enfin, la pression sur la ressource en eau s’intensifie : la consommation d’eau potable par habitant est supérieure à la moyenne nationale, tandis que les nappes souterraines, déjà sous tension, subissent des périodes de recharges insuffisantes

En parallèle, la biodiversité locale est en recul, affectée par l’artificialisation croissante des sols et la fragmentation des habitats naturels. La disparition progressive des zones humides et la réduction des espaces boisés menacent les écosystèmes, limitant la capacité de la faune et de la flore à s’adapter aux changements environnementaux. Certaines espèces autrefois courantes voient leur population décliner, notamment les pollinisateurs essentiels à la régénération de nombreux espaces végétaux. La nécessité de rétablir des corridors écologiques et de sanctuariser des espaces naturels devient donc un enjeu majeur pour préserver les équilibres écologiques du territoire. Avec la 11ᵉ modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU 3.1), nous permettons à Bordeaux Métropole de franchir une étape décisive dans sa transformation urbaine, en intégrant des mesures ambitieuses pour renforcer la place de la nature en ville et réduire les impacts environnementaux de l’urbanisation.

Plus d’espaces naturels protégés

Face à l’accélération de l’artificialisation des sols, nous avons pris des mesures fortes pour sanctuariser des espaces naturels et agricoles. Au total, 167 hectares ont été reclassés en espaces naturels protégés et 27 hectares en zones agricoles. Cette mesure permet de freiner l’urbanisation sur ces zones essentielles pour la biodiversité et la régulation climatique. Dans le même temps, 185 hectares supplémentaires ont été intégrés à la trame verte et bleue, garantissant une meilleure continuité écologique sur l’ensemble du territoire. Cette politique vise à renforcer les corridors écologiques, à favoriser le maintien des habitats naturels et à protéger la faune et la flore locales.

Un engagement fort pour la nature en ville

L’un des grands enjeux du nouveau PLU est de renforcer la présence de la nature au cœur des espaces urbains. Pour cela, des mesures ambitieuses ont été introduites :

  • Protection renforcée de 689 arbres remarquables, interdisant leur abattage sans autorisation stricte.
  • +55 hectares d’Espaces Boisés Classés (EBC) pour garantir la conservation de forêts urbaines et périurbaines.
  • Obligation de végétalisation des nouvelles constructions, avec l’intégration d’espaces verts sur les toitures, les façades et les parkings.
  • Création de nouveaux espaces verts (à hauteur de 5 hectares), notamment dans les zones denses pour améliorer la qualité de vie des habitants.

Ces mesures permettent non seulement de lutter contre l’effet d’îlot de chaleur urbain, mais aussi d’améliorer le cadre de vie et de réintroduire la biodiversité au sein des quartiers.

Gérer durablement l’eau pour un urbanisme plus résilient

La prise en compte des enjeux liés à l’eau est un autre axe fort de cette modification du PLU. Nous renforçons la réglementation pour limiter les risques d’inondation et améliorer la gestion des eaux pluviales :

  • Extension des marges inconstructibles le long des cours d’eau pour réduire l’exposition aux crues.
  • +25,9 % de zones humides protégées, permettant de préserver leur rôle naturel d’absorption de l’eau.
  • Obligation de gestion durable des eaux pluviales dans les nouveaux projets (infiltration, rétention, perméabilisation des sols).

En adaptant l’urbanisme aux risques climatiques, ces dispositions visent à préserver les ressources en eau, à limiter l’imperméabilisation des sols et à renforcer la résilience de la Métropole face aux épisodes climatiques extrêmes.

Un PLU au service d’un urbanisme plus respectueux de l’environnement

Avec cette nouvelle façon de construire la ville, nous affirmons notre engagement pour un urbanisme plus respectueux du climat et de la biodiversité. En préservant les espaces naturels, en renforçant la place de la nature en ville et en adaptant l’urbanisme aux risques environnementaux, la Métropole construit un territoire plus résilient et plus agréable à vivre pour ses habitants.

Loin d’être une simple adaptation technique, ces évolutions traduisent une volonté politique forte : celle d’un modèle urbain qui concilie croissance et respect des écosystèmes, pour une ville plus verte et plus durable.

À voir aussi :