En 2023, Bordeaux Métropole a franchi un cap historique : l’eau potable est redevenue publique après plus de 30 ans de délégation privée. Aujourd’hui, une nouvelle étape décisive s’engage : l’assainissement (collecte et traitement des eaux usées) et la gestion des eaux pluviales passeront eux aussi en régie publique, dès le 1er janvier 2026.
Certes, c’est un sujet moins “glamour” que la question de l’eau potable. Et pourtant, ce choix est stratégique, car il concerne des enjeux vitaux pour l’avenir, puisqu’il s’agit à la fois de faire face au risque d’inondation tout en préservant notre environnement.
Faire face au risque d’inondation
Avec le changement climatique, le territoire girondin subit de plus en plus fréquemment des épisodes pluvieux intenses. En 2023, par exemple, on a relevé 600 mm de pluie en seulement un mois et demi, un record depuis 1966 !
Or, quand les averses sont violentes, les canalisations d’eaux pluviales se retrouvent rapidement débordées, avec à la clé des inondations et le débordement des stations d’épuration.
Après des décennies d’insuffisance budgétaire, certaines infrastructures d’assainissement ne sont plus adaptées à ces nouvelles conditions climatiques. En reprenant la main sur l’assainissement et la gestion des eaux pluviales, nous serons capables de relances les investissements pour moderniser et redimensionner ces réseaux : bassins de rétention, systèmes de pompage, travaux de désimperméabilisation…
Objectif Zéro rejet non traité dans l’environnement
L’assainissement ne consiste pas seulement à collecter les eaux usées, mais aussi à les traiter pour qu’elles soient propres lorsqu’elles repartent dans le milieu naturel.
Les stations d’épuration doivent donc être très rapidement modernisées et mises en conformité avec les nouvelles directives européennes, notamment pour réduire les déversements et capter les polluants émergents.
Mieux nettoyer nos eaux usées, c’est aussi protéger la ressource en eau potable et les écosystèmes (faune, flore, zones humides).
Une vision globale du cycle de l’eau
Au-delà de la seule problématique des eaux usées ou pluviales, c’est l’ensemble du cycle de l’eau qui est concerné.
En retrouvant la maîtrise complète du grand et du petit cycle de l’eau, nous sommes désormais capables d’adopter une stratégie cohérente sur le temps long. Les décisions sont prises en fonction de l’intérêt général, et les investissements sont ciblés pour rendre le réseau plus résilient face aux enjeux actuels et à venir.
« En ayant la pleine maîtrise de l’eau, de l’assainissement, de la gestion des eaux pluviales, on se donne toutes les chances pour pouvoir se confronter à tous ces défis. » Sylvie Cassou-Schotte, Présidente de la Régie de l’Eau et Vice-Présidente en charge de l’Eau et de l’Assainissement à Bordeaux Métropole
Cette cohérence sera d’autant plus cruciale que la population continue d’augmenter (+12 000 habitants par an) il faut donc anticiper la pression supplémentaire sur les réseaux d’eau et d’assainissement.
Une étape historique votée en avril 2024
En avril 2024, le Conseil de Bordeaux Métropole a voté le retour en régie publique de l’assainissement et de la gestion des eaux pluviales, actant l’échéance du 1er janvier 2026 pour la fin des délégations privées.
Avec ce passage en régie au 1er janvier 2026, nous poursuivons la démarche entamée en 2023 avec le retour en gestion publique de l’eau potable. L’ambition ? Bâtir un service moderne, plus durable, plus solidaire, et plus à adapté aux enjeux d’aujourd’hui.
C’est un choix politique fort, qui confirme notre volonté de faire de l’eau un bien commun et de préparer dès maintenant l’avenir face aux défis climatiques.
Le rendez-vous est donc pris en 2026, avec la nouvelle Régie de l’Assainissement, pour consolider cette vision globale, transparente et citoyenne de l’eau dans la Métropole bordelaise.