Agriculture urbaine : cultiver la ville pour mieux nourrir ses habitants

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Longtemps perçue comme incompatible avec la densité des centres urbains, l’agriculture urbaine s’impose aujourd’hui comme un levier stratégique pour transformer nos villes. Face aux défis du changement climatique, de la perte de biodiversité et des tensions sur l’approvisionnement alimentaire, nous avons fait le choix d’une politique volontariste pour relocaliser la production agricole, renforcer les circuits courts et garantir une alimentation durable à ses habitants.

Avec seulement 15 jours d’autonomie alimentaire par an, un territoire marqué par 80 % d’exploitations viticoles et une perte constante de surfaces agricoles, le défi est immense. Pourtant, l’agriculture urbaine et péri-urbaine offre des opportunités inédites : reconnecter les citadins à leur alimentation, lutter contre la précarité, valoriser les déchets organiques, améliorer le cadre de vie et renforcer la résilience du territoire.

Pour répondre à ces enjeux, nous déployons une stratégie globale, articulée autour de trois axes :

  • Protéger et développer le foncier agricole urbain en identifiant et sécurisant des terres dédiées à la production.
  • Soutenir les projets d’agriculture urbaine et péri-urbaine via un accompagnement financier et technique.
  • Créer du lien entre producteurs et consommateurs en renforçant les circuits courts et en impliquant les habitants dans des projets participatifs.

À travers ces actions, nous cherchons à faire de la ville un véritable territoire nourricier, où l’agriculture trouve pleinement sa place aux côtés des infrastructures et des espaces de vie.

Des projets concrets pour une ville nourricière

Plusieurs projets illustrent cette volonté de transformer les espaces urbains en lieux de production agricole :​

La ferme urbaine du Grand Parc illustre cette ambition. Dans le quartier du Grand Parc, en complément des 2 500 m² de jardins partagés existants, la ville de Bordeaux prévoit l’installation d’une ferme urbaine de 3 500 m². Ce projet vise à offrir aux habitants un accès direct à des produits frais et locaux, tout en créant un espace pédagogique autour des pratiques agricoles durables. ​

Préserver le foncier agricole en milieu urbain

La pression foncière en milieu urbain constitue un défi majeur pour le développement de l’agriculture urbaine. En collaboration avec le Département de la Gironde, nous mettons en œuvre des solutions concrètes pour préserver et valoriser les espaces agricoles :​

Une Politique foncière globale et cohérente : Face à l’étalement urbain et à la perte annuelle de terres agricoles, le Département mène une politique visant à concilier développement économique et préservation des espaces naturels et agricoles. Cette stratégie inclut des aides à l’acquisition de foncier agricole et la création de périmètres de protection des espaces agricoles et naturels périurbains (PEANP). ​

Le PEANP des Jalles : Ce périmètre a été créé pour limiter la spéculation foncière, conserver le zonage agricole au plan local d’urbanisme (PLU), dynamiser l’activité agricole et protéger les atouts environnementaux de la zone. ​

Une stratégie intégrée pour une agriculture urbaine durable

L’agriculture urbaine à Bordeaux ne se limite pas à la production alimentaire. Elle englobe également des dimensions sociales, éducatives et environnementales :​

Les projets pédagogiques : Des initiatives comme les jardins partagés et les fermes urbaines servent de supports éducatifs pour sensibiliser les citoyens, notamment les plus jeunes, aux enjeux de l’agriculture durable et de l’alimentation saine.​

La biodiversité et cadre de vie : L’intégration de l’agriculture en ville contribue à la biodiversité urbaine, améliore le cadre de vie et favorise les liens sociaux entre les habitants.​

À Bordeaux Métropole, l’agriculture urbaine n’est pas un simple gadget vert, c’est un projet politique structurant, un levier puissant pour reprendre le contrôle sur notre alimentation et bâtir une ville plus résiliente, plus juste et plus durable.

Mais ce changement ne peut pas se faire seul. Il repose sur une mobilisation collective, celle des agriculteurs, des collectivités, des citoyens. L’avenir de notre alimentation se construit ici et maintenant, dans nos quartiers, sur nos toits, dans nos écoles… Et nous faisons tout pour que cette transition ne soit pas une option, mais une réalité concrète et durable.

Cultiver la ville, c’est cultiver notre avenir 🙂

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